En 2021, Paris n’est plus la locomotive des prix franciliens
Si l’Île-de-France constitue un marché à part dans l’immobilier français, Paris en est en quelque sorte le joyau. Sauf que le joyau a brillé un peu moins fort récemment, avec une baisse des prix de l’immobilier dans la capitale.
En 2021, Paris n’est plus la locomotive des prix franciliens
La tendance est notée par la plupart des observatoires et indices, et est confirmée par les projections des notaires parisiens, qui anticipent une baisse des prix de 1,4% en mars, pour un mètre carré à 10 700€.
La baisse trimestrielle n’est pas assez importante pour empêcher les prix parisiens de grimper de 2,3% par rapport au premier trimestre 2020, mais cela constitue la progression la moins importante en Île-de-France, une première depuis 2013.
Les effets de la crise sanitaire se font également ressentir sur le nombre de transactions conclues dans Paris. Là où l’Île-de-France dans son ensemble a plutôt bien résisté, avec une baisse de 2% des transactions, Paris voit le nombre d’opérations chuter de 13%.
Et, signe des temps qui courent, la grande couronne voit son nombre de transactions augmenter de 4%. Une croissance tirée par les maisons anciennes, à l’heure où le télétravail généralisé et le besoin d’espace exprimé par les Français en 2020 se concrétisent dans leurs projets immobiliers.
Les bonnes affaires, de l’autre côté du périphérique
Si la croissance du prix parisien ralentit, c’est loin d’être le cas pour le reste de l’Île-de-France, dont les prix ont bien résisté aux effets des confinements successifs et tirent la région, qui affiche une croissance des prix de 3,8%. Loin d'être obsolète, faire un investissement locatif en région parisienne reste toujours aussi intéressant.
Une croissance qu’elle doit d’abord à la petite couronne (92, 93 et 94), où les prix ont augmenté de 6,2% par rapport au premier trimestre de 2020. En grande couronne (77, 78, 91, 95), les prix de l’immobilier affichent une augmentation de 3,4%.
Le 2,3% de croissance annuelle parisienne fait pâle figure, mais le prix du mètre carré n’y reste pas moins le plus élevé de France, et élimine automatiquement certains acquéreurs, qu’il s’agisse d’investisseurs ou de particuliers.
Ce n’est pas le cas des villes de banlieue, dont les prix connaissent certes une progression importante depuis plusieurs années, mais restent plus accessibles que les quartiers parisiens desquels elles sont voisines.
En petite couronne, le prix moyen au mètre carré affiche ainsi, à fin mars, 5350€, et baisse à 3210€ en grande couronne. Des prix deux à trois fois moins élevés, pour des distances qui ne sont souvent plus rédhibitoires, notamment dans le Nord-est et le Sud parisien.
En traversant le périphérique, et en passant par exemple de La Goutte d’Or à Saint-Denis, le prix du mètre carré passe de 8760 à 3840€, soit un prix 56% moins élevé. En d’autres termes, on peut s’offrir deux fois plus d’espace à budget égal, ou encore rentrer dans les critères d’attribution de prêt, là où sa situation ne pourrait pas le permettre à Paris.
Une nouvelle dynamique sur le marché de l’immobilier ?
Les circonstances exceptionnelles qui ont entouré les derniers mois auront sans doute des conséquences durables sur le marché de l’immobilier.
S’il s’est montré plutôt résilient, en volume comme en prix, la baisse des prix parisiens indique sans doute que la recherche d’espace se concrétise pour les Franciliens, qui n’ont plus d’arbitrage à faire entre leur confort de vie et les temps de transport.
L’adoption progressive du télétravail, la réduction des espaces dédiés aux bureaux et les nouvelles envies exprimées par des acheteurs à la recherche d’espace, de verdure et de calme semblent indiquer une tendance de fond dans l’immobilier.
Pour ceux qui n’ont plus besoin de vivre à proximité de leur lieu de travail, c’est une nouvelle catégorie de biens potentiels qui s’ouvre. Après tout, pourquoi s’entasser dans de petits appartements parisiens s’il n’y a pas besoin d’être au bureau chaque jour ?
Si le désamour des centres-villes se confirme et s’étend à d’autres métropoles françaises, avec une stabilisation des prix des centres au profit de leur banlieue proche ou plus lointaine, le marché de l’immobilier pourrait, sans se métamorphoser complètement, proposer un nouveau visage.
Elle pourrait également offrir des idées aux investisseurs qui cherchent à rester en région parisienne. Avec des économies substantielles sur le prix du mètre carré, sans que les loyers soient significativement inférieurs à ceux pratiqués à Paris, un mini exode vers certaines localités pourrait faire émerger de nouvelles opportunités à haut rendement.
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